mardi 20 novembre 2007

Chapitre VI: Nouvel employeur

Le bureau du yacht de Beldingford était plutôt grand, avec des cartes du golfe du Mexique sur les murs et un large bureau au bois d’ébène. Hitman entra après lui et son chauffeur qui paraissait être également son garde du corps, son pistolet toujours prêt à servir et attendit près de la porte alors que l’anglais allait se servir un verre de whisky. 47 assassina James du regard jusqu’à ce qui celui-ci sorte de la pièce, lui rendant néanmoins cet air noir et mauvais. Beldingford s’assit calmement à son bureau, posa le verre de whisky sur la table et invita Code 47 à s’asseoir dans un divan.
-Non merci, répondit-il. Je veux savoir pourquoi je suis ici.
-Vous êtes d’une impatience mon ami !
-C’est simple, j’ai un pistolet entre les doigts, vous pas. Soit vous me dites pourquoi vous voulez m’engager, soit le siège sur lequel vous êtes assis va s’assombrir très rapidement.
-Bien, dit Beldingford en haussant les sourcils. Vous le savez peut-être, mais j’ai un réseau de vente d’alcool illégale qui part d’Amérique du sud jusqu’en Angleterre, du whisky plus précisément, dont celui qui est en ce moment même dans le verre que je tiens.
Hitman ne broncha pas, et attendit la suite.
-J’ai un agent de Scotland Yard aux trousses depuis six mois, un certain Jeffery Petersen, et il a déjà découvert quatre de mes cargaisons et arrêté bon nombre de mes employés, dont certains ont craché le morceau quant à mon sujet. Vous n’aurez pas besoin de vous charger de ces minables qui sont déjà six pieds sous terres, mais Petersen est hors d’atteinte, pas pour vous bien sûr, et c’est pour cela que j’ai… « fait appel » à vous.
-Vous avez des photos ?
-Bien sûr, répondit Beldingford en sortant plusieurs clichés pris sur le vif d’un tiroir de son bureau. Trente deux ans, célibataire, ne lâche sa prise qu’après l’avoir mise derrière les barreaux ou dans un cimetière.
Code 47 observa attentivement son visage. Il avait une légère moustache rousse, des cheveux de la même couleur, et une carrure massive d’agent secret. Il était habillé en civil, mais on voyait très légèrement la marque d’un pistolet sous sa veste. Il avait des lunettes à soleil sur les yeux, et les photos devaient dater de cet été, car on voyait que la place où il se trouvait était fortement exposée aux rayons du soleil. Mais les lunettes à soleil ne cachent pas tout, et bien que son regard était porté sur le journal qu’il lisait, sa tête était tournée avec une précision chirurgicale vers l’homme qui avait dû prendre la photo. Un détail invisible pour n’importe qui. Hitman n’était pas n’importe qui.
-Une cible difficile, dit Beldingford comme s’il avait lu dans les pensées de son nouvel agent. Il a déjà décelé trois de mes hommes qui on essayé de l’abattre discrètement, et a survécu à l’attaque de mon meilleur sniper. Il sera sur ses gardes, mais je suis certain que vous saurez en venir à bout.
-Vous avez un endroit précis pour le crime ? demanda 47 en levant les yeux de la photo.
Il fut surpris, il avait dit le mot crime alors qu’il n’utilisait jamais ce vocabulaire, préférant les mots tels que « contrat » ou « travail ».
-Oui, bien sûr, répliqua Beldingford. Il assiste demain à une conférence sur le crime parfait à Edimbourg, dans un luxueux hôtel. J’aimerais que vous évitiez de faire trop de bruit, mais le descendre dans un coin désert ne pose aucun problème, j’ai d’ailleurs ceci pour vous…
Il ouvrit un autre tiroir de son bureau et en sortit un Sig Sauer P220 à silencieux. Il le posa sur le bureau et attendit que 47 le prenne entre les mains pour l’observer, posant comme en échange le Glock 17 sur le bois d’ébène.
-Hum, du 9mm… j’aurais préféré du .45, mais ça suffira.
Il sortit le chargeur de l’arme, puis, après avoir vérifié que tout était normal, le remit en place et rangea l’arme dans le holster de sa veste.
-Je crois que ceci vous fera également plaisir, dit Beldingford en ouvrant un énième tiroir de son bureau, et sortant une corde à piano.
Hitman la prit délicatement entre les doigts, puis la serra et imita le geste qu’il avait si souvent fait sur une cible, un petit sourire démoniaque aux lèvres.
-Je pars quand ?

L’avion atterrit brutalement sur le sol écossais ; assis à bord du jet privé de Beldingford, 47 avait fait un vol direct depuis l’aéroport de Miami, où il avait été déposé par hélicoptère. Il avait désormais avec lui tout le matériel qu’il utilisait à l’agence : armes à feu, corde à piano, seringue d’anesthésiant, jumelles, passe-partout et lunettes de vision nocturne. Il sentait déjà en lui monter le goût du meurtre et de la mort, le geste subtilement létal d’appuyer sur la gâchette d’un pistolet et envoyer valser les tripes d’une cible, de le couper de son air vital ou encore de le voir agoniser, gisant quelques ultimes instants à terre. L’appareil s’immobilisa ensuite calmement, et la porte de l’appareil se déploya. 47 sortit dans la chaleur du mois de juillet, qui étouffait même en Ecosse. La conférence devait commencer dans deux heures pile. Hitman suivit les hommes de Beldingford jusqu’à une limousine et y entra. Il y avait sur le siège une enveloppe que le tueur ouvrit lorsque la voiture commença à rouler. Il y trouva encore quelques photos de Petersen, une fausse carte d’identité au nom de Bradley Kyle et une avance de deux mille dollars en liquide, le contrat lui en rapportant cent mille. Il y avait également quelques instruction sur la place que devait occuper Petersen –un siège au premier rang- et sur ses gardes du corps, deux gorilles que 47 éviterait de descendre inutilement… enfin, seulement s’ils restaient calme. Il observa encore quelques instants les photos, puis les remit dans l’enveloppe qu’il laissa sur le siège. Son regard se porta sur les arbres du bord de routes et le ciel d’un bleu éclatant. C’était rare en Ecosse, belle journée pour mourir. Hitman sortit encore une fois son P220, enleva puis remit les balles une par une, puis enfonça violemment le chargeur dans le pistolet et tira la culasse en arrière, mettant néanmoins la sécurité pour ne pas être surpris par un tir non voulu. Il plaça calmement le pistolet dans le holster de sa veste, et se mit à réfléchir. S’il y avait des gardes qui fouillaient les invités ou un détecteur de métaux il serait difficile d’avoir Petersen avec discrétion et rapidité… S’il y avait un détecteur, il jetterait son arme quelque part, en cas de fouille il ferait feu sur les gardes et liquiderait sa cible dans la foule. Les données de Beldingford n’étaient pas autant complètes que celles de l’Agence, et c’était uniquement sa faute, le boulot de 47, c’était la mort, pas les détails.
-On arrive bientôt ? lança l’assassin à l’adresse du chauffeur.
-Oui… bientôt.
Celui-ci se garda de tout commentaire, et continua à suivre la route avec rigueur. Ils entraient dans Edimbourg, une ville froide d’Europe, où le métal et la pierre se mélangeaient avec harmonie, mais ne laissant de place qu’au béton et au paysage urbain. Il y avait tout de même des arbres plantés régulièrement au bord de la route, et des parcs de temps à autres. 47 vit au loin un château au sommet d’une colline, celle-ci étant verdoyante et agréable à voir… une ville assez belle, spéciale, mortelle. La voiture continua ainsi de rouler au gré de la paisible circulation écossaise, avant de ralentir près dans une rue. Le chauffeur vira de bord, et la voiture se stoppa à moitié sur un trottoir, à côté d’un hôtel majestueux.
-Le Macdonald Roxburghe Hotel, précisa le chauffeur. Ne vous fiez pas au nom il est purement britannique et luxueux ! La conférence a lieu dans… une demi-heure, dit-il après avoir essuyé un regard sur sa montre. Je serai dans le parking qui se trouve à 30 mètres dans la rue au nord… je vous attend. Si vous n’êtes pas arrivé ce soir à 22 heures, vous êtes considéré comme mort ou capturé et…
-C’est bon, je connais les règles, l’interrompit Hitman. J’y serai, et à l’heure.
Le chauffeur le regarda un instant, puis hocha la tête et se retourna vers son volant. Code 47 sortit de la voiture, qui s’engouffra dans la circulation presque aussitôt. Le tueur observa avec attention les alentours… pas de systèmes de sécurité aux entrées de l’hôtel, ni gardes armés, ou alors ils étaient en civil. Seul un room qui gardait la tête haute saluait les gens en leur ouvrant la porte. Hitman entra avec l’empressement et le stress d’un homme d’affaire dans le hall de l’hôtel, pour que personne ne se doute de rien. Il y avait foule, principalement d’élégants hommes en costar et des femmes à l’air vif et intelligent, et qui paraissaient fusiller chaque invité du regard, comme si un traître sévissait dans l’assistance mondaine. 47 les évita tant bien que mal, et commença son travail en profondeur. Il s’arrêta près des ascenseurs, puis se mit à observer le plan de l’hôtel placardé sur un mur. La salle de réunion se trouvait sur sa gauche, derrière deux portes encore fermées et gardées par deux gorilles en habits noirs. Il les observa minutieusement un bref instant puis détourna les yeux. D’après les formes qui ondulaient légèrement sous leurs habits, à la hauteur de la poitrine, leurs pistolets devaient être silencieux, et sûrement assez petits. Mieux valait donc éviter de finir son contrat en plein milieu de la salle, si ceux-ci avaient un œil sur les convives. Code 47 tourna les talons et se mit à marcher calmement dans la foule, l’air hautain comme tous les gens qui l’entouraient, pour tenter de repérer Petersen. Il y arriva assez rapidement, et le surprit à parler avec un homme qu’il reconnut rapidement, un homme qui n’était autre que l’un des poids lourds d’Interpol, Lenny James. Instinctivement, Hitman lui tourna le dos et partit rapidement se cacher derrière un coin de mur. Lenny James connaissait son existence depuis qu’un mandat avait été lancé contre lui, et le cherchait depuis plusieurs années, à l’instar d’Albert Fournier. Mais Fournier était corrompu, alors que James avait au contraire de bonnes relations avec le MI-6 et la police britannique, ainsi que Scotland Yard. La cinquantaine, des cheveux grisonnants mais coiffés avec classe et affublé d’un complet gris avec cravate verte, tous ceux qui le trouvaient excentrique ne le connaissaient pas. Lenny James était un molosse, qui continue à mordre sa proie même si on lui ampute les jambes. Lenny James était une pieuvre dont la survie était impossible une fois entre ses membres mortels. Il était d’un calme surnaturel mais chacun connaissait sa puissance et ses relations énormes, ainsi que son flair extrêmement aiguisé. D’ailleurs, en cet instant-là, Hitman avait bien senti que James l’avait flairé et qu’il le suivait déjà, et il entendait sa respiration faiblarde ainsi que son pas régulier au travers des paroles incongrues de tous les invités. Le tueur se mit rapidement dos à lui, mais c’était déjà trop tard, il entendit James s’excuser auprès de Petersen, il le suivait. 47 se fraya rapidement un chemin vers les escaliers, pour tenter de fuir, quand la foule commença à bouger. La réunion commençait, et c’était la meilleure chance de semer l’agent d’Interpol. Les gardes près de la porte observaient le flux régulier d’hommes d’affaires qui entraient dans la salle. Hitman ne les regarda pas en entrant, et se glissa rapidement dans l’ombre de la salle, guettant l’arrivée de Petersen. Celui-ci entra quelques secondes plus tard, toujours en compagnie de Lenny James. Celui-ci jeta un bref coup d’œil dans la salle, mais 47 était parfaitement immobile dans l’ombre, son regard de tueur pointé non vers Peterson, mais vers James. Les gardes du corps de Peterson n’étaient pas là, mais semblaient remplacés par cet individu dont 47 aurait préféré ne jamais avoir rencontré.

Océan Pacifique, 28 Janvier 2008

-47, votre cible actuelle est un certain Del Cosa, trafiquant de drogue colombien, fit la voix de Diana.
A ce moment-là, Hitman était alors confortablement installé sur une caisse pourrie et miteuse, dans un bateau qui grinçait sous les vagues du Pacifique. La mer était agitée, et le bateau naviguait tant bien que mal en tanguant fortement.
-Il est actuellement dans un camp dans la jungle, avec son commando et sera donc armé, mais nous avons bien choisi notre coup. Dans la valise qui se tient devant vous se trouvent un camouflage adapté et votre précieux Walter 2000. Le camp doit être pris demain à l’aube par Interpol, qui sera aidé par l’armée colombienne et le Delta Force. Autant dire que tout va se finir en bain de sang… mais malheureusement pour nous Interpol veut Del Cosa vivant, contrairement au commanditaire de cette mission. Vous pourrez donc profiter de la fusillade et de l’agitation générale pour abattre votre cible sans problème. Des photos se trouvent également dans la valise, ainsi qu’un plan de son camp. Tentez de fuir assez rapidement, et une fois la cible hors d’était de nuire, un hélicoptère vous attendra à deux kilomètres au sud, à côté d’un pic rocheux, dans une clairière. Faites également attention à un certain Lenny James, qui doit diriger l’opération… Depuis votre fuite de Paris et la mort de Fournier, toutes les polices d’Europe sont à vos trousses, et James est bien placé à Interpol pour pouvoir vous causer des ennuis. Bonne chance 47, n’oubliez pas de rester discret.
Code 47 observa la petite télévision s’éteindre et plonger la cale du bateau dans les ténèbres légèrement éclairées par les grésillements de l’écran vide. Hitman attendit encore quelques instants, le visage plongé dans le noir, se reposant avant les heures qui allaient suivre, puis il ouvrit la valise, sortit les photos, le camouflage et le W2000. Il était prêt.

Lenny James suivit Petersen dans la rangée de sièges au milieu de la salle. 47 l’observait avec une effrayante attention, cet étrange individu vieillissant avec une cravate verte. Il ne fallait pas faire foirer cette mission. Même si Beldingford lui avait tendu un piège, 47 travaillait à nouveau pour un employeur qui lui fournirait quasiment autant de moyens et de protection que l’Agence. Son travail avait repris.

Le tueur était resté couché dans la jungle durant la moitié de la nuit. Il avait marché dans la forêt en habits de camouflage, tout en suivant la carte fournie par l’Agence. Un hélicoptère civil l’avait amené dans la clairière et l’attendrait le temps qu’il faudrait. Après une heure de marche dans la nuit et l’humidité, avançant dans la terre boueuse, entre les serpents et les araignées venimeuses, 47 avait finalement trouvé le camp en aval, dans une prairie, il était alors trois heures du matin. Il s’était allongé dans l’herbe, en position de tireur embusqué, ne bougeant pas un muscle, attendant l’aurore. Il avait néanmoins mis ses lunettes de vision nocturne et repéré Del Cosa dans une tente au nord du camp, en train d’observer une carte. Il était désormais couché, et profiterait bientôt d’un long sommeil dont il ne sortirait pas indemne… Il y avait également quatre soldats armés de Kalachnikov qui faisaient la garde autour du camps, et d’autres également armés qui buvaient au coin d’un feu. À cinq heures du matin, le ciel commença à s’éclaircir, restant néanmoins lugubre. Les étoiles étaient embourbées dans un brouillard matinal, qui entourait tout le camp, semblant l’étouffer. Le feu était presque éteint, certains guérilleros étaient partis se coucher, d’autres jouaient aux cartes, mais toujours aucun signe du commando annoncé par Diana. A cinq heures et demie, le ciel était désormais illuminé d’une teinte rose orange, une beauté céleste qui illuminait la jungle et la mort imminente. Hitman vérifia son fusil sniper, puis le mit à l’épaule et observa les alentours du camp désormais éclairés par une faible lueur matinale. Après dix minutes resté dans bouger à attendre un mouvement, il vit enfin des hommes armés de fusils M4 ; c’était le Delta Force. Les unités se mirent en positions, suivies de près par l’armée colombienne. Lenny James devait être dans le coin… L’assassin silencieux plongea son regard sur un soldat qui semblait être le chef, et qui donna rapidement des ordres dans un micro. Soudain, des grenades fumigènes tombèrent par dizaines dans le camp, et rebondirent dans les tentes et entre les trafiquants de drogue. L’assaut était donné. Les guérilléros réagirent mais trop tard. Les deux unités Delta Force prirent le camp par l’Est et l’Ouest, suivis par l’armée colombienne qui semblait plus être ici pour avoir leur place diplomatique dans les journaux que pour réellement capturer Del Cosa. Del Cosa… Hitman zooma avec la lunette de visée et positionna le réticule à l’entrée de la tente du trafiquant. Les guérilléros n’avaient aucune chance. Ceux qui étaient près du feu s’étaient fait fusiller directement par les Delta Force et l’armée colombienne était entrée dans les tentes pour abattre froidement ceux qui s’étaient réveillés au rythme effréné des rafales. Presque tous les soldats ennemis y étaient restés, mais Del Cosa semblait toujours dans sa tente… s’il ne sortait pas bientôt, il serait capturé et la mission tomberait à l’eau, et c’est ce qui arriva. Les deux équipes de Delta Force se positionnèrent aux deux entrées de la tente, dans la ligne de mire de 47 qui ne devait pas les tuer. L’un des commando tira une grenade qui se révéla être aveuglante à la déflagration, puis le reste de l’équipe fit irruption dans la tente. Ils devaient être en train de passer les menottes à Del Cosa.
-Merde ! laissa échapper Code 47.
Il se mit à trembler plus fortement. Il était couché sur le sol mouillé et inconfortable depuis plus de deux heures, il avait froid et ses mains, même gantées, étaient engourdies. Il ne fallait pas commettre d’erreur maintenant. Puis soudain un visage familier apparut dans la ligne de mire du tueur : c’était Lenny James, il entrait dans la tente, et en ressortit avec Del Cosa, l’air éméché, mains menottées dans le dos, suivi par plusieurs soldats. 47 vida sa tête de toutes pensées, bloqua sa respiration et concentra sa visée sur sa cible. Son doigt pressa la détente, la crosse du W2000 s’enfonça dans son épaule et la douille éjecta sur le sol boueux. Malheureusement pour l’assassin, Del Cosa, encore ivre, avait soudain tourné vers la droite pour suivre un militaire, et ce fut un membre de la Delta Force qui se prit la balle destinée au trafiquant. Elle lui éclata la gorge, et il n’eut pas le temps de réagir, sombrant en arrière dans une giclée de sang. Hitman s’affola. Le tir n’avait fait aucun bruit grâce au silencieux du fusil, mais James s’était retourné et, voyant le corps inerte en ensanglanté du soldat, se mit à crier des ordres en anglais en pointant les alentours du doigts, et les militaires colombiens escortèrent alors plus rapidement Del Cosa. Il n’y avait pas une seconde à perdre. 47, qui commençait à trembler de plus en plus, redirigea le réticule vers Del Cosa et fit feu par trois fois. Le premier tir atteint un militaire colombien qui cachait la cible à la jambe. Celui-ci pencha instinctivement et les deux autres balles transpercèrent le dos de Del Cosa qui tituba puis tomba dans l’herbe, immobile. Pour être sûr d’avoir bien accompli son travail, il tira encore deux fois dans son corps qui tressauta, puis le fleuve de sang qui se dessina autour du corps prouva à Hitman que son contrat était rempli. Malheureusement pour lui, Lenny James avait trouvé la provenance des tirs et pointé du doigt la petite colline sur laquelle 47 se trouvait. Celui-ci, voyant les militaires colombiens lever leurs fusils, roula sur le côté à temps pour éviter les rafales qui trouèrent le sol humide. Il jeta son W2000 sur le côté et sortit d’un geste synchronisé ses deux Silverballers des holsters se trouvant sous ses aisselles. Il attendit deux secondes, écoutant les soldats courant vers lui, les tirs accrus et sa respiration forte, puis serra les dents, plongea son regard dans l’épaisse forêt colombienne et commença à courir. Les deux prochains kilomètres risqueraient d’être mouvementés…

Aucun commentaire: